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Après des années de croissance solide, le trafic Internet sur BNIX a baissé pour la première fois l’année dernière. BNIX est le nœud Internet national par lequel passe une grande partie du trafic Internet belge. En 2022, tant le trafic moyen que les pics ont été inférieurs à ceux de l’année record qu’est 2021. Ceci s’explique par la levée des principales restrictions qui ont pesé sur les entreprises et les particuliers pendant la pandémie de coronavirus.

Belnet, le partenaire IT pour la recherche, l’enseignement et les administrations et qui gère la plateforme BNIX, a enregistré l’année dernière un trafic de données moyen de 198 gigabits par seconde sur la plateforme BNIX. Cela représente une baisse de 13 % par rapport à 2021. « Ces chiffres ne nous surprennent pas », déclare Stefan Gulinck, coresponsable de BNIX en tant que Network Architect chez Belnet. « Le trafic Internet a explosé en 2020 en raison de la pandémie et a été encore plus élevé en 2021, avec un trafic moyen de 224 Gbit/s et des pics à 638 Gbit/s. » Le télétravail obligatoire pendant la crise a fortement augmenté le trafic des appels vidéo, par exemple, tandis que le grand public a passé son temps devant la télé pendant les confinements. La suppression de ces mesures a fait baisser le trafic sur BNIX dès la fin de 2021 et pendant toute l’année 2022. Cette diminution est donc en réalité plutôt un retour à la normale du trafic Internet après les mesures contre le coronavirus : si l’on compare l’automne 2022 à l’automne 2021, on constate même une très légère augmentation du trafic (cf. graphique).

Trafiek op BNIX in 2022
Aperçu du trafic sur BNIX tout au long de 2022 (en haut) par rapport à 2021 (en bas). Au printemps surtout, nous constatons une baisse du trafic en 2022 (contrairement à cette même période en 2021, où les mesures strictes contre le coronavirus étaient encore nombreuses), tandis qu’à l’automne 2022, il est légèrement plus élevé qu’en 2021 (à cette époque en 2021, les mesures les plus strictes étaient levées). C’est un indicateur clair de l’impact des mesures contre le coronavirus et du trafic Internet.

 

Trafiek op BNIX in 2021

 

 

Une hausse énorme par rapport à 2019

La relative baisse en 2022 par rapport à 2021 est évidente si l’on utilise 2019 comme comparaison. À l’époque, le trafic moyen n’était que de 160 Gbit/s. Ainsi, malgré la récente baisse, le trafic passé par BNIX l’année dernière est supérieur de 40 % à trois ans auparavant. Selon Stefan Gulinck, il ne faut pas chercher bien loin pour en trouver les raisons : « Sur le plan professionnel, le télétravail et les appels vidéo sont désormais entrés dans les mœurs et, ces dernières années, les organisations ont également transféré en masse les données de leurs systèmes locaux vers le cloud. En outre, dans notre vie privée, nous consommons de plus en plus de contenu numérique avec une résolution toujours plus élevée. Il y a bien sûr d’autres éléments qui influencent le trafic sur BNIX, comme le nombre légèrement fluctuant de participants et les initiatives de "peering direct" mais, globalement, les tendances sont très claires. »

Une de ces tendances est la disparition définitive du grand pic du soir. Aujourd’hui, pour chaque jour ouvrable, nous constatons que le trafic Internet est représenté par un plateau, allant du matin (à partir de 8 heures) au soir (jusqu’à 22 heures au moins). Cette tendance s’explique aussi en grande partie par l’essor du cloud dans les entreprises, qui génère un trafic massif de données, surtout en journée.

Pic lors de la journée de grève nationale

En 2022, BNIX a enregistré son sommet absolu le mercredi 9 novembre. 480 gigabits par seconde sont passés à travers la plateforme ce jour-là à 17 heures. « Un pic est toujours dû à une combinaison de facteurs, et il est très probable que la journée de grève nationale – avec la perturbation des transports publics, ce qui a poussé beaucoup de gens à travailler à domicile – soit l’un d’eux. Cela a peut-être été aggravé par le fait que le mercredi est de toute façon un jour de télétravail populaire. »

Une année chargée pour BNIX

2022 a été une année chargée sur le plan opérationnel pour BNIX. En juin, il s’est associé à son homologue luxembourgeois LU-CIX afin d’optimiser le trafic Internet entre les deux pays. Entre-temps, sept participants se sont déjà connectés à une plateforme via l’autre, et des pourparlers sont en cours pour mettre à niveau les deux connexions 10G existantes en 2023. La professionnalisation s’est poursuivie en octobre lorsque BNIX a été accepté comme participant au projet MANRS. Les Mutually Agreed Norms for Routing Security fournissent des normes et des directives pour améliorer la sécurité du routage sur Internet. Rejoindre le projet MANRS démontre l’engagement de BNIX en faveur d’un Internet plus sûr et plus durable. En outre, BNIX a également lancé IXP Manager. Cette plateforme, la plus fiable de son type dans le monde, permet aux organisations connectées à BNIX de surveiller leur(s) port(s), de savoir qui sont leurs principaux partenaires de peering et de gérer l’utilisation de leur(s) port(s) de manière plus fluide.

La mise à jour globale prévue de la plateforme BNIX a bien progressé, même si ce projet a pris un peu de retard. Dirk Haex, directeur Engineering & Operations chez Belnet, explique : « La cause principale est la pénurie de composants qui frappe divers secteurs dans le monde entier, dont l’informatique. Nous constatons un retard important dans les livraisons de matériel crucial. C’est dû en partie à nos exigences de qualité élevées en la matière, sur lesquelles nous ne voulons pas transiger. Ce n’est pas non plus nécessaire : après tout, la mise à jour a pour but de rendre BNIX fin prêt pour les besoins Internet du futur, et BNIX répond encore parfaitement aux besoins actuels. Nous prévoyons de terminer la mise à jour au deuxième trimestre de 2023, avec les réserves d’usage concernant le hardware. »

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